Influence de la catastrophe de fukushima sur le milieu musical japonais
Dans le cadre du travail de recherche demandé cette année en Master 1 d’Études Japonaises, j'ai tenté d'analyser les conséquences de l'accident nucléaire de Fukushima Daiichi sur le milieu musical japonais. Choix très personnel qui me touche particulièrement, puisque, étant en échange en 2010-2011 à l’université de Shirayuri, à Tôkyô, j'ai vécu la catastrophe en même temps et avec les Japonais. J'ai ainsi été témoin de leur réaction et ai eu de nombreuses occasions de discuter du problème du nucléaire avec eux à cette période. Cependant, j'ai dû être rapatriée en France une semaine après la catastrophe, pendant plus d'un mois. Ayant gardé contact avec mes amis japonais durant ce mois, avant mon retour à Tôkyô, et en suivant également les informations japonaises en temps réel sur les réseaux sociaux (twitter) ou encore sur les journaux en ligne comme le Yomiuri shinbun, j’ai pu constater la différence importante entre les informations diffusées en France, et celles diffusées au Japon. Aussi surprenant soit-il, c’est à cet instant que j’ai découvert mon sujet. J’ai lu, à cette période, sur un site d'informations, un article sur un groupe de musique qui militait contre le nucléaire. Cet article était accompagné d’un lien Youtube vers leur réalisation.
C'était la première fois que je voyais un Japonais exprimer avec véhémence sa colère et me la transmettre. A partir de cet instant, j'ai commencé à m’intéresser à l'impact provoqué par l'accident de Fukushima sur la population japonaise, et plus particulièrement sur le milieu musical.
Mon choix pour la musique engagée s'explique par le fait qu'elle est très rare et reste un sujet épineux, voire censuré, dans une société telle que le Japon où l'on prône la collectivité et la neutralité plutôt que l'individualité. La majorité des artistes japonais ont pour rôle de distraire les foules alors que la musique engagée transmet un message, défend une idée, accuse les responsables d'une injustice. Cette