Terminale S2 Commentaire Critique De Jules Barbey D Aurevilly
Tout d'abord il concède la finesse psychologique avec laquelle Emma a été « étudiée, scrutée, détaillée » par Flaubert en affirmant qu'en tant que « figure principale », elle représente le « grand mérite de ce roman » qui vaut donc à son auteur d'avoir conquis « le titre […] de romancier ». Cependant, il ajoute en répétant et soulignant l'adjectif « seule » et « Nous disons elle seule. » que les autres personnages qui gravitent autour d'Emma ne sont pas dignes d'intérêt puisqu'ils sont maladroitement esquissés, non aboutis sur le plan de la typologie littéraire : « La société de province dont M. Gustave Flaubert a entouré sa madame Bovary, n'est pas de cette venue hardie et savante ». Et Jules Barbey d'Aurevilly de citer tour à tour Homais et l'abbé Bournisien : l'un est « trop vanté », l'autre n'est « qu'une intention de caricature ». Ainsi, il y a selon lui « absence de cette puissante variété que les grands romanciers doivent faire abonder dans leurs œuvre » en matière de personnages types. Enfin, si le critique souligne les mérites de la langue « colorée, étincelante et d'une précision presque scientifique » de Flaubert, il lui reproche son trop grand travail sur la forme et le style. Au moyen d’une métaphore, Barbey d'Aurevilly l'assimile certes à « du diamant », mais à un diamant « dur et monotone » en ce qui concerne les « nuances spirituelles » de l'écrivain. On sent poindre dès lors un reproche à l'apparition de l'adjectif opposé qu'il attribue à Flaubert : « Il doit être matérialiste de doctrine comme il l'est de style ». Le critique chrétien juge donc l'auteur pour ses convictions