Influences génétiques et psychosociales sur le développement cognitif: une question d'interactions

3526 mots 15 pages
Franck Ramus Chargé de recherches au CNRS Laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistique (EHESS/CNRS/DEC-ENS)

Influences génétiques et psychosociales sur le développement cognitif : une question d’interactions
Article paru dans Le Journal des psychologues n°251, Octobre 20071

Les neurosciences et la psychanalyse présentent des désaccords persistants sur la question des causes de la plupart des troubles du développement cognitif. La première approche met en évidence des facteurs biologiques, la seconde privilégie les facteurs relationnels et plus généralement psychosociaux. Cette différence dans les facteurs étudiés ne constitue pas a priori une contradiction, dans la mesure où les troubles considérés sont, sans aucun doute, d’étiologie complexe et peuvent être influencés à la fois par des facteurs biologiques et par des facteurs psychosociaux. Dans cet article, je propose d’examiner quelques cas bien établis d’interaction entre facteurs génétiques et psychosociaux, et de m’en servir pour tenter de désamorcer quelques critiques fréquemment émises à l’encontre du programme de recherche et des résultats des sciences cognitives, des neurosciences et de la génétique. Pour commencer, considérons la critique traditionnelle selon laquelle les neurosciences négligent délibérément les facteurs psychosociaux. On pourrait aussi aisément reprocher à la psychanalyse et à toutes les sciences sociales leur négligence délibérée des facteurs biologiques. Or, il n’y a lieu de le reprocher ni aux unes ni aux autres. La démarche scientifique impose d’étudier les problèmes simples avant les problèmes complexes, les facteurs pris isolément avant de les étudier en interaction. Les neurosciences, comme les sciences sociales, se focalisent légitimement sur les effets de facteurs bien spécifiques, qu’ils soient biologiques ou sociaux. Ne pas prendre en compte les autres types de facteurs ne relève pas de l’ignorance ou de la sous-estimation de leurs effets, il s’agit

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