inscription
Il y en a beaucoup comme lui dans chaque dépôt, ajoute Volpatte (137). C’est pas nouveau, ajoute Barque. Mais Volpatte n’en revient pas d’avoir vu autant de gens dans les bureaux.
— « Y a les bureaux ! ajouta Volpatte, lancé dans son récit de voyage. Y en a des maisons entières, des rues, des quartiers. J’ai vu que mon tout petit coin de l’arrière, un point, et j’en ai plein la vue. Non, j’n’aurais pas cru qu’pendant la guerre y avait tant d’hommes sur des chaises … »
La pluie s’arrête. On se met en marche. On entend encore le bruit de Volpatte dans le bruit des pas.
Il en veut maintenant aux gendarmes. Plus on s’éloigne du front, plus on en voit. Tulacque lui aussi a une rancune contre eux. Ils embêtent les gars qui essaient de se débrouiller. Un gars essaie de les défendre (138) mais Tulacque et Volpatte insistent. Volpatte précise que certains gendarmes pestent contre les règlements qui changent sans arrêt : « T’nez, le service prévôtal ; eh bien, vous apprenez c’qui fait le principal chapitre de la chose, après c’n’est plus ça. Ah ! quand cette guerre s’ra-t-elle finie ? » qu’i’ disait.
— I’s font ce qu’on leur dit de faire, ces gens, hasarda Eudore.
— Bien sûr. C’est pas d’leur faute, en somme. N’empêche que ces soldats de profession, pensionnés, médaillés – alors que nous, on est qu’des civils – auront eu une drôle de façon de faire la guerre ».
Volpatte évoque un forestier qui se plaignait du traitement que leur réservaient les civils alors qu’ils avaient fait quatre ans de service : « Dans les Q.G., on nous fait nettoyer, et enlever les ordures. Les civils voient c’traitement qu’on nous inflige et nous dédaignent. Et si tu as l’air de rouspéter, c’est tout juste si on n’parle pas de t’envoyer aux tranchées, comme les fantassins ! Qu’est-ce que devient notre