Insee
Les achats d'habillement depuis 45 ans : davantage de produits importés, des prix en baisse
Danielle Besson, division Synthèses des biens et services, Insee
D
epuis 1960, la part des dépenses consacrées aux articles d’habillement et de chaussures a diminué de plus de moitié dans le budget des ménages : le volume des achats et leur prix ont moins progressé que ceux des autres postes de consommation. Avec l’ouverture du commerce extérieur depuis vingt ans, les importations de vêtements ont fortement progressé, essentiellement celles en provenance d’Asie. Cet essor a contribué, sur le territoire national, à la diminution continue de l’activité et de l’emploi dans la branche de l’habillement. La baisse du prix des importations a en revanche permis de réduire les prix à la consommation, surtout depuis 2000. En moyenne, les Français consacrent à leurs achats de vêtements et de chaussures une part de leur budget moindre que les autres habitants de l’Union européenne.
dépenses de première nécessité diminue : à mesure que leur revenu croît, les ménages n’augmentent pas, à due proportion, leurs achats en articles d’habillement et de chaussures. Cette explication doit néanmoins être nuancée : dès les années 1960, la demande d’habillement ne correspondait souvent plus seulement à un achat de première nécessité. Les phénomènes de mode vestimentaire se sont imposés à grande échelle au cours des Trente Glorieuses, mais ne suffisent plus aujourd’hui à soutenir une demande de plus en plus saturée.
Des articles relativement moins chers qu’il y a 45 ans
Si la dépense de vêtements et de chaussures a une part plus faible dans le budget des ménages, c’est aussi parce que leurs prix ont augmenté moins vite que l’inflation d’ensemble (0,4 point de moins par an en moyenne entre 1960 et 2000). En 45 ans, les baisses des volumes et des prix relatifs résultent sans doute aussi d’une profonde évolution de l’offre. Les circuits de distribution