Interculturelle
Y a-t-il une identité culturelle en littérature ? Et si oui, condition indispensable à toute problématisation de l’interculturalité, en quoi consiste-t-elle et comment se manifeste-t-elle ?
Quelques considérations préliminaires. Parler d'interculturalité suppose la possibilité de définir des unités culturelles. C'est en
principe la tâche de l'anthropologue et chacun sait que cette opération ne va pas de soi. En effet, l'ensemble de l'humanité est organisé selon un continuum à l'intérieur duquel a été prise l’habitude de distinguer divers types de communautés de différentes tailles et fondés sur différents critères qui tous peuvent donner lieu à l'émergence de sortes de « cultures », entendues selon l'acception anthropologique de ce concept, à savoir des ensembles partageant un certain nombre de valeurs et de pratiques identitaires communes, hiérarchisées entre elles jusqu’à former un système cohérent. C'est ainsi que le langage courant parlera aussi bien, au sein d'une société donnée, de cultures de femmes ou de jeunes que de culture paysanne, ouvrière, bourgeoise, etc., voire même de culture d'entreprise. Si on s'en tient au seul critère ethnique, qui est sans doute le premier à fonctionner pour structurer l'humanité en groupes socialisés cohérents, il est loisible de constater que le découpage, dans la pratique sociale courante, se fait à des échelles fort différentes, allant d'un minuscule terroir (culture cévenole) à un ensemble géographique beaucoup plus vaste (culture méditerranéenne), parfois correspondant à tout un continent (culture africaine) ou même à plusieurs (culture occidentale). Le concept de culture rejoint alors celui de civilisation. Ces considérations préliminaires pour remarquer qu'il ne saurait être question de considérer les cultures humaines comme des unités naturelles allant de soi et qu'il ne s'agirait que de repérer dans le réel. Une culture ethnique, en dépit des trompe-l'œil