Intermittent à mi-temps
Un rabot recommandé par l'État
Hors micro, des responsables syndicaux signataires de la convention d'assurance chômage vont jusqu'à s'indigner des abus dans la profession, sous le couvert de l'anonymat. Ils n'hésitent plus à dénoncer, par exemple, l'emploi abusif d'électriciens employés au statut d'intermittents. Difficile en effet d'imaginer qu'ils auraient du mal à trouver du travail entre deux spectacles... D'autres fustigent ce qui a été surnommé la "permittence" pour désigner ceux qui travaillent quasi exclusivement pour le même employeur et pour un nombre d'heures significatif, tout en bénéficiant des avantages d'un statut taillé pour les précaires, bien souvent dans l'audiovisuel.
À trop jouer avec le feu, le gouvernement s'est donc brûlé. Malgré les déclarations officielles de soutien de la ministre de la Culture au statut des intermittents l'année dernière, il a implicitement poussé à un durcissement en inscrivant noir sur blanc un objectif de 300 millions d'économies sur l'assurance chômage dans le budget 2014. Confrontés à une dette de près de 18 milliards d'euros et à un déficit de 4 milliards d'euros fin 2013, les partenaires sociaux signataires ont pris leurs responsabilités pour préserver un des derniers bastions du paritarisme. En mars, ils ont durci les règles générales d'indemnisation, mais aussi les règles spécifiques aux intermittents.
Une facture qui fait débat
Il faut dire que ces dernières pouvaient difficilement être épargnées.