intervention de etat
Bernard Conte mel : conte@u-bordeaux4.fr site web : http://conte.u-bordeaux4.fr
La deuxième moitié de la décennie 1970 a connu un retournement concernant la pensée économique dominante. Le consensus néo-keynésien, prévalant depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, s’est dissout du fait de la « contre-révolution » néoclassique qui s’est d’abord déroulée au Nord avant de se propager largement au Sud à partir de la crise de la dette, au début des années 1980.
Cette contre-révolution est le fruit d’une coalition des forces conservatrices et d’économistes « marginalisés » qui ont profité d’un contexte politico-économique favorable pour imposer leurs vues, notamment grâce à un recours important aux médias1.
Par la suite, les théoriciens néoclassiques ont étendu leur contre-révolution au pays du
Sud en tentant de démontrer l’homologie structurelle de ces pays avec ceux du Nord. Cette démarche étendant l’analyse néoclassique à l’ensemble de la planète a débouché sur le
« Consensus de Washington ».
La contre-révolution néoclassique au Nord
Profitant d’un contexte favorable et de réseaux politiques de droite, les économistes de l’école de Chicago ont lancé et réussi la contre-révolution néoclassique qui va consacrer le règne de l’économie mathématique « pure ».
La stratégie de prise de pouvoir d’une minorité marginalisée
Les promoteurs majeurs de la contre-révolution néoclassique sont les économistes de l’université de Chicago (l’école de Chicago) dont le chef de file le plus emblématique est
Milton Friedman.
Au début des années 1960, ces économistes se trouvent marginalisés par rapport aux keynésiens de la côte Est des Etats-Unis, principalement de Harvard, qui composent l’administration Kennedy. « En l’absence de capital social et de relations, les économistes de l’université de Chicago - qui sont pour la plupart des immigrants de la première ou de la
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Sur les détails de cette contre-révolution au