Interviews de crise: l’entraînement est quotidien!
Par Daniel MURGUI-TOMAS* Afin d’éviter les contre-performances médiatiques, nombre de dirigeants suivent un média training à titre préventif. Hélas, en situation de crise, rares sont ceux qui maîtrisent les règles du jeu d’un passage télé. Une veille régulière des JT permet pourtant de garder à l’esprit des techniques éprouvées et gagnantes pour l’entreprise. 10 h 30 du matin. Les journalistes sont nombreux à suivre le Préfet venu se rendre compte de l’ampleur de la catastrophe. Et les questions de fuser lors d’un point presse improvisé : Connaît-on enfin les circonstances exactes de l’accident ? Le nombre définitif des victimes est-il arrêté? Y aura-t-il des conséquences durables sur l’environnement ? L’erreur humaine est-elle confirmée ? Fort heureusement, tout ceci n’est qu’une simulation dans le cadre d’un média training de crise. Une « répétition » sur le fond et la forme des messages, fort courante dans bon nombre d’entreprises soumises aux risques environnementaux, sociaux, industriels… Au vue des contre-performances qui semaines après semaines émaillent JT et journaux radios, cet exercice préventif gagnerait à être renouvelé régulièrement. Et chacun de se remémorer lors de la canicule de l’été dernier, l’effet désastreux d’un ministre de la santé intervenant à la télévision en polo depuis son jardin, alors que la situation sanitaire s’avérait alarmante. Ou encore, dans un autre domaine, le PDG d’ALSTOM commentant d’une voix mal assurée la santé financière de son groupe, quelques jours avant que l’État n’effectue une recapitalisation de la dernière chance. Certes la fatigue, le stress, l’enchaînement des interviews peuvent expliquer certaines erreurs. Le comportement parfois agressif des journalistes aussi. Mais cela n’explique pas tout. Trop souvent encore, faute de pratique peut-être, les attentes et le fonctionnement de la presse ne sont pas assimilés et plusieurs « ficelles » du métier de porte-parole