Intoxication aigue au paracetamol
Clinique, diagnostic et traitement
Katrin Faber, Christine Rauber-Lüthy, Hugo Kupferschmidt, Alessandro Ceschi
SchweizerischesToxikologisches Informationszentrum, Zürich
Pharmacologie Quintessence
P Le surdosage de paracétamol est l’une des intoxications médicamenteuses les plus fréquentes. P Autant dans le but suicidaire que thérapeutique (doses suprathérapeutiques) cette intoxication peut avoir des conséquences graves à potentiellement fatales, surtout l’insuffisance hépatique fulminante. P Le diagnostic rapide d’un effet potentiellement toxique, les connaissances sur le diagnostic et ses limites sont déterminants pour un traitement aussi adéquat que différencié. P Après un surdosage aigu unique, une décision thérapeutique est possible de manière fiable avec le nomogramme de Rumack-Matthew. P La N-acétylcystéine est un antidote bien établi qui abaisse très nettement la morbidité et la mortalité.
Effet thérapeutique Le paracétamol est un analgésique et antipyrétique n’ayant qu’un faible effet anti-inflammatoire périphérique. L’analgésie est obtenue à une concentration plasmatique d’environ 10 µg/ml et l’activité antipyrétique à 4–18 µg/ml [6]. Son mécanisme d’action n’est pas encore entièrement élucidé aujourd’hui, l’hypothèse de son effet thérapeutique est l’inhibition de la cyclo-oxygénase (COX-2) et des prostaglandine-H-synthétases 1 et 2 dans les cellules endothéliales et les neurones [6, 7]. Pharmacocinétique La résorption après administration orale se fait rapidement et presque en totalité. Le pic de concentration plasmatique est atteint après 45–75 minutes à doses thérapeutiques. La biodisponibilité orale est plus élevée que la rectale, la résorption étant moins efficace et très variable. Les concentrations plasmatiques thérapeutiques sont de 8 à 32 µg/ml [6]. Le pic de concentration plasmatique peut être retardé avec la prise de nourriture, d’opioïdes et de substances anticholinergiques [8]. Le paracétamol diffuse