Introduction droit de biens
Dans le cadre de cette modélisation de la réalité, de cette reconstruction de la réalité, lorsqu’il s’agit de mettre le réel dans des cases, la plus importante des distinctions est celle des personnes et des choses.
Les personnes sont irréductibles aux choses et une personne ne peut pas entretenir avec une autre personne les rapports, en particulier ceux de propriétaires à objet, qu’elle pourrait entretenir avec une chose. Soumettre les personnes et les choses au même régime juridique, ce serait admettre la possibilité de l‘esclavage (qui consiste a nouer avec une personne un rapport de propriété comme on peut en nouer avec une chose). L’esclavage et le trouble qu’il fait naitre quant à la distinction des personnes et des choses a été aboli en France avec le décret du 27 avril 1848. Néanmoins, si la distinction des personnes et des choses est fondamentale, il ne faut pas en déduire que le droit a une vision angélique des choses. Les juristes savent bien que si les personnes ne sont pas les choses, elles aiment les choses, les accumuler, s’enrichir.
Le droit crée donc les catégories juridiques, les concepts nécessaires pour appréhender cette tendance de l’homme à vouloir s’enrichir mais aussi à échanger, à faire circuler les choses. Le concept central qu’a forgé le droit dans ce contexte pour rendre compte de ce fait, de cet élément du réel qu’au désir d’enrichissement est celui de patrimoine dont chaque personne est pourvue. Le patrimoine