Introduction historique au droit
L'histoire du droit met en lumière deux réalités : d'abord, l'existence de règles juridiques dans toute société, même sous une forme rudimentaire, exprimée par le célèbre adage latin : Ubi societas, ibi jus, là où il y a une soicété, il y a un droit ; ensuite, la relativité des systèmes juridiques, variables selon les cultures et les lieux.
Ces remarques préliminaires montrent que le droit n'est pas une matière isolée, repliée sur elle-même. Il exprime des valeurs, des usages, des traditions propres à son milieu d'origine. Même les sociétés archaïques ont connu un ordonnancement juridique, souvent précaire mais réel, auquel les groupes sociaux se sont soumis spontanément. La répétition des coutumes orales et des gestes permanents atteste d'un embryon d'organisation plus ou moins convaincant.
Nul ne peut appréhender le droit dans toutes ses formes sans l'envisager sous cet angle. La politique, la religion, l'anthropologie, la philosophie, la morale, les faits sociaux,... concourent à toute époque pour donner au droit un caractère vivant. Les fluctuations historiques portent en elles-mêmes des éléments constructifs du droit.
Les fondations d'un droit élaboré viennent de l'Antiquité, précisément de la Grèce, de Rome et du christianisme primitif. A titres divers, par une réflexion morale, pragmatique et spirituelle, ces sociétés ont porté les bases d'un droit public et privé particulièrement élaboré.
Ces différentes influences croisées ont contribué, au Moyen Age, à la formation et à l'éclosion d'une vaste tradition juridique marquée par le pluralisme du droit : droit coutumier, droits savants au premier rang desquels se rangent droit romain médiéval et droit canonique, et enfin droit royal.
Cette tendance diversifiée des sources du droit se trouve cependant atténuée, à compter du XVIème siècle où le droit royal tend à développer une technique législative unitaire. Dans ce sens, mais avec une intention résolument rationaliste,