Introduction - Rhétorique, Le Bien Suprême
La rhétorique procure-t-elle « le bien suprême [qui] est à la fois cause de liberté pour les hommes qui le possèdent et principe du commandement que chaque individu, dans sa propre cité, exerce sur autrui »? (Platon, Gorgias, 452 D) Le capitalisme est piégé.1 Dans le but de s’enrichir, les lobbyistes des multinationales font pression sur nos gouvernements et s’implantent au sein même de l’organisation dite démocratique.2 Ainsi, on constate un échange de pouvoir entre ces deux groupes dominants. En échange de supports politiques, ces politiciens corrompus jouissent du « bien suprême » 3 par le support monétaire de ces grandes sociétés. Ce support est crucial pour la conservation de leurs postes ministériels, par conséquent, de la survie même du parti politique impliqué. Ces politiciens usent alors de la rhétorique pour convaincre que leur choix est juste pour tous. De ce fait, nous vivons dans le paradoxe d’un gouvernement sain, voulant rendre service au peuple, mais qui au contraire, est corrompu par ces derniers qui assouvissent leurs propres intérêts au même titre que ces grandes sociétés. Malheureusement, la plupart du temps, tout cela est fait au détriment du reste de la population. Puissent-ils réellement avoir le sentiment d’être détenteur de ce « bien suprême », tout en sachant qu’ils côtoient une société ignorante que de par la persuasion des discours rhétoriques dont ils ont malicieusement profité? Bref, dans le Gorgias, deux opinions se confrontent : la rhétorique peut amener l’homme au « bien suprême » ou à l’inverse, parce qu’elle va justement à l’encontre d’un « bien » sociétal collectif et de la lourdeur qu’implique de tels actes de « mal » sur la conscience individuelle, elle ne lui est d’aucune utilité.