Introduction sur les mémoires de la seconde guerre mondiale
Une mémoire héroïque de la France se met en place dès 1945. Elle donne une image rassurante et positive des Français pendant le conflit.
Cette représentation s'appuie sur deux groupes : les communistes et les gaullistes.
Le parti communiste se présente comme le « parti des 75 000 fusillés ».
Le PCF se considère comme le principal représentant légitime de la Résistance.
La mémoire communiste de la guerre s'appuie sur la glorification de héros communistes comme les martyrs de Châteaubriant (27 dont Guy Môquet, fusillé le 22 oct. 1944) ou Danièle Casanova (militante communiste morte à Auschwitz en 1943).
Quant aux gaullistes, ils revendiquent la primauté de l'acte de résistance, avec l'Appel du 18 juin comme événement fondateur. Le résistancialisme gaulliste nie la diversité du combat de la résistance intérieure et identifie la France à De Gaulle et à la résistance extérieure. Le général De Gaulle présente Vichy comme une parenthèse illégitime de l'histoire de France. La mémoire gaulliste de la guerre a aussi ses héros : le premier est Jean Moulin, mort le 8 juillet 1943, dans le train Paris-Berlin, après son arrestation à Caluire-et-Cuire. Le transfert de ses cendres au Panthéon en décembre 1964 marque l'apogée de la mémoire gaulliste de la guerre.
Ces deux mémoires sont concurrentes. Les gaullistes insistent sur le fait que les communistes