D'après de nombreuses études précédentes, il apparaît aujourd'hui clairement que les catégories sociales sont en France verrouillées. En effet, pour l'illustrer il suffit de constater qu'un enfant d'ouvrier a huit fois moins de chances d'obtenir une position sociale supérieure qu'un fils de cadre. Un enfant d'employé à lui sept moins fois moins de chance (source INSEE, enquêtes FQP 1977, 1993 et 2003). De plus, cette tendance s'est aggravée ces dernières années. On peut tenter d'expliquer cette immobilité sociale par différents facteurs: privilèges matériels et culturels (un enfant de cadre a accès à plus de ressources qu'un fils d'ouvrier et il bénéficie d'un bagage culturel plus conséquent), privilèges géographiques (il est plus proche des grands lycées de centre-ville), privilèges intellectuels (il est plus facile de réussir à l'école quand vos parents ont déjà fait les études que vous faites) ou encore la pression induite par le milieu social d'origine. Si les trois premiers facteur sont régulièrement mis en avant pour expliquer cette fermeture sociale, nous sommes partis du postulat que le manque d'ambition ou, pire, l'autocensure qu'exerce certaines personnes issues de milieux sociaux dits défavorisés ont autant d'importance, si ce n'est plus, que les trois autres. L'objet de cette étude est donc le liens de cause à effet entre l'ambition sociale d'un enfant et la position de ses parents. Nous avons voulu connaître l'impact de ce manque d'ambition dans l'immobilité sociale: savoir si un enfant d'ouvrier va avoir tendance à s'autocensurer dans ses choix scolaires et/ou professionnels, savoir quelle sera sa vision du monde du travail et celle de son avenir en son sein par rapport à un fils de cadre.. Cette étude a été réalisé en très peu de temps par rapport à son étendue. Nous n'avons pas pu organiser d'entretiens avec les personnes interrogées, et la forme du questionnaire (questionnaire informatisé) a rendu difficile son étalonnage. Enfin le