Inventer la suite de l'histoire du forain
Sa femme avait toujours travaillé avec lui. Ils étaient très heureux , ces deux là, des inséparables! Tous les forains enviaient leur complicité. Juste un petit nuage dans ce bonheur idyllique, ils n’avaient pas réussi à avoir d’enfant . Mais leur amour était solide comme un roc , ils avaient affronté les épreuves de la vie avec beaucoup de sérénité et s’étaient résignés à rester tous les deux, leur destin était tout tracé. Ils avaient éprouvé une grande joie en s’occupant des enfants des autres. D’ailleurs, leur manège semblait l’attraction préférée des bambins. Mais une sournoise maladie avait frappé à la porte de ce nid douillet. Trois mois avaient suffi à ce fléau pour emporter dans ses tourments la belle Olivia. Le forain l’avait veillée jour et nuit, en priant la Saint Madone d’épargner sa bien-aimée. Mais, au fil des semaines, la pauvre perdait toutes ses forces, elle se mourait, doucement elle le quittait avec une immense tendresse dans ses yeux embués de larmes. Il avait essayé d’être fort, d’être l’homme disponible, réconfortant et rassurant jusqu’à son dernier souffle.
Depuis ce jour, son petit monde s’était écroulé, sa moitié l’avait abandonné , le laissant dans un désarroi déconcertant et une pesante solitude. Il éprouvait une telle déchirure dans sa chaire que parfois il en avait le souffle coupé…. Tous les soirs, au clair-obscur, dans sa roulotte, il versait un torrent de larmes sur la photo de son amour perdu. Rien ne pouvait le sortir de sa torpeur…. Il avait même pensé à vendre son manège, mais ses amis l’en avaient dissuadé. Il avait donc repris le chemin avec sa famille bohémienne, les mois passèrent, puis les années, allant de ville en ville…
En route, il arrivait