L’âne et les poules

Dans la cours d’une ferme
Un âne allait de compagnie
Avec les poules ses amies.

Voilà trois jours que le propriétaire, un vieil homme,
Ne les avaient alimentés
Contrairement à l’accoutumé.

Leur estomac criant famine,
Ne voyant pas plus loin que leurs becs
Les poules se mirent à s’énerver.

Les sottes critiquaient le fermier
Se moquaient du baudet
Pour ses grandes oreilles et sa crinière fanée,
Lui reprochant sa paresse et sa passivité,
Allant même jusqu’à lui reprocher
Sa présence envahissante au sein du poulailler.

Incapables de se débrouiller
Refusant de gratter le sol ou de tenter de voler
Les galinacés considéraient, que par son imposante carrure,
L’âne se devait de les aider.
Du haut de leurs perchoirs, elles piaillaient, vociféraient et ricanaient.
L’impassible animal, faisant la sourde oreille,
Sûr de ses connaissances et de son expérience,
Savait qu’à tout moment, en cas de famine, il trouverait de la nourriture.
Ayant compris que pour le vieil homme la dernière heure était venue,
L’âne fit un pas et étira son coup par-dessus la clôture
En quête de tiges de blé et de petits arbustes.

La vision de l’animal broutant paisiblement
Excita davantage la tension des volailles.
Les poules, naïves, espérant toujours le retour du fermier, lançaient :
« Regarder cet égoïste baudet,
A quoi lui sert-il d’être grand, puisqu’ incapable de nous aider ».
C’est alors que l’âne repu de verdure et des tiges de blé, leur dit:
Vous voulez manger, certes, mais plutôt que de passer votre temps à me critiquer,
A vous moquer de moi et à ricaner, utilisez donc vos pattes et venez fouiller. »
Il leva la queue et laissa tomber
Du crottin de bonne qualité puisque riche en vermisseaux et en grains de blé.

L’âne dit alors aux poules affairées à picorer : « Laissez- dire les sots, le savoir à son prix ».

Contrairement à ce que l’on dit, l’âne n’est pas toujours un animal