Ipséité et vérité universelle
Dissertation de philosophie
Sujet :Ipséité et Vérité universelle
Dans son roman L'évangile selon Pilate, le dramaturge et romancier français Eric-Emmanuel Schmitt déclarait à propos de la vérité : « Il y a la tienne, la mienne, et celle de tous les autres. Toute vérité n'est que la vérité de celui qui l'a dite. Il y a autant de vérité que d'individus. ». Ainsi, l'auteur français adopte un point de vue dit « relativiste », qui nie l'existence d'une vérité universelle, autrement dit une vérité qui aurait la qualité de s'appliquer à tout l'univers, y compris tous les individus qui le compose. Cette affirmation semble à première vue valable, notamment à la vue des difficultés qu'éprouvent les philosophes (depuis les débuts de la réflexion philosophique) à se mettre d'accord sur une définition de la vérité, la manière de l'atteindre et l'intérêt d'y parvenir. On pourrait supposer que cette difficulté vient du fait qu'un homme est non réductible à un autre et qu'il a ce pouvoir de se représenter lui-même comme demeurant le même, malgré tous les changements physiques et psychologiques qui peuvent advenir à sa personne au cours de son existence. Se sentant ainsi singulier, et ce pour le restant de ces jours, cette ipséité de l'homme pourrait l'empêcher de réussir dans son entreprise d'établir des vérités universelles sur les hommes ainsi différents de lui, et sur des observations qu'il juge réelles (sur des choses matérielles ou intellectuelles) ; vérités qui si elles se veulent universelles, ne pourraient être réfutées par des théories passées ou futures. Mais cette théorie ne connaît-elle pas des limites ? La singularité et la continuité de l'homme sont-elles vraiment un rempart à son élaboration de vérités universelles ?
Dans un premier temps, nous verrons en quoi le fait qu'un homme est unique et qu'il a conscience qu'il restera comme tel peut être un frein à l'établissement par lui de vérités universelles, puis nous étudierons