COLE Alison, La Renaissance dans les cours italiennes, Paris, Flammarion, 1995

INTRODUCTION : LA COUR, IDENTITE ET HISTOIRE
Florence, Venise et Rome ne sont pas les seuls centres artistiques de la Renaissance, mais semblent être les plus étudiés. Dans les écrits de la fin du Moyen-Age, l'idée d'une rinascita (Renaissance) correspond à un courant plutôt qu'à une période, orienté vers le retour à l'éducation classique, entrainant une impression exaltante de renouveau touchant aussi bien la morale que les activités artistique et politique. Ce mouvement prend son essor au 15e siècle et se répand, grâce aux princes et aux papes, mais également grâce aux doges, banquiers et clercs. Cinq cours princières sont à étudier en Italie: Naples, Urbino, Milan, Ferrare et Mantoue.
Le terme italien de corte pour désigner la cour princière désigne un endroit clos, une « cour ». Dans le contexte politique et social, la cour désignait l'espace habité par le prince mais également son épouse, sa maison, ses courtisans et ses officiels. Au coeur de la cour, se trouve la palais ou le château qui sert de résidence principale au souverain, de centre militaire, financier et administratif au gouvernement. Certains souverains, comme Ercole d'Este à Ferrare, préfèrent s'éloigner, avec leur entourage immédiat, de la foule, conformément à la notion d'autorité divine des princes.
La cour n'est pas coupée du monde extérieur: le personnel change constamment, des étrangers vont et viennent.
A Milan, la cour de Galeazzo Maria Sforza connait une expansion considérable sous son règne, accueillant
« étrangers » et provinciaux: elle est liée par mariage à la cour de Savoie. En Italie, la cour peut être itinérante passant de la ville à une villa à la campagne. Elle conserve son identité urbaine et une grande partie de son personnel lors des voyages.
La cour conserve un caractère d'une remarquable constance: les courtisans vont et viennent, mais leur rôle était toujours déterminé par