Italien
Après trois ans de privations, de fatigue et d'humiliation, en 1915 nous nous sommes retrouvés face à un dilemme : doit on ou non retourner en Italie pour répondre à l'appel de la guerre? En retour. Confiant de la dette d'honneur dont Rome s'est engagé à payer son voyage pour retourner là-bas, à New York, où il avait commencé à se tailler de petits morceaux de son rêve américain. Une faute patriotique, mais irrémédiable.
Il a fallu quatre ans à l'Italie, après la guerre, pour tenir sa promesse faite à ce petit héros anonyme qui, par amour pour son pays avait mis fin au chemin de la rédemption de la misère: quatre ans, pas de jury, pas de document officiel, promesses, des retards, des prières, des files d'attente aux guichets. Alors, quand Francesvo Fazio a finalement été en mesure d'examiner la Statue de la Liberté c'était déjà 1922. Peut-être qu'il a été déplacé, il est entré dans le port, rappelant les lignes d'Emma Lazarus gravé à la base du symbole colossale d'Amérique: «Donnez-moi vos fatigués, pauvres: blottis désir des masses pour un souffle libre / Le rebut de vos rivages surpeuplés.
Envoyez-les moi, les sans-abri, ballottés par les tempêtes. : Je soulève la torche au seuil de l'or. Sur le quai,