Jacques le fataliste
Problématique : JF remet-il en cause le genre romanesque et ses conventions ou le réinvente-t-il ? Comment et pourquoi ?
Introduction : Tout au long de JF, le narrateur ne cesse de dénoncer l’appartenance de son œuvre au genre romanesque « ceci n’est point un roman, je vous l’ai déjà dit je crois et je le répète encore »(p.76). Mais qu’entend-il alors par « roman » ? L’auteur refuse certaines conventions romanesques qui font le charme du genre pour certains lecteurs mais qu’il trouve facile et sans intérêt « « Qu’il est facile de faire des contes » ( p.259) ou « cela aurait pué le Cleveland à infecter »(p.73). A ce titre, on peut se demander si Diderot remet « le roman » en « cause » ou s’il le «réinvente »et dans ce cas, « comment et pourquoi ». Diderot voit en effet dans la plasticité du genre la possibilité d’inventer des formes romanesques qui servent son questionnement philosophique et social.
Annonce du plan : En prenant comme modèle Richardson et en créant un roman polyphonique où divers genres se croisent, Diderot refuse certaines facilités et certains attendus du genre mais invente les formes du roman moderne. Ce faisant, il montre l’intérêt de cette forme d’expression comme instrument de connaissance pour explorer le monde et l’âme humaine.
I. La remise en cause du roman/ l’invention de nouvelles formes romanesques
Dans son Eloge de Richardson, Diderot rappelle ce qu’on a longtemps entendu par roman :
« Un tissu d’événements chimériques et frivoles ». Dans ces conditions, la lecture du roman n’apporte rien et peut même se révéler dangereuse pour la formation de l’individu et n’est d’aucun intérêt pour le romancier –philosophe. On constate en effet que JF ne souscrit à aucune des attentes concernant les conventions romanesques. A. Le refus de l’illusion romanesque : - Le dialogue que le narrateur instaure avec le lecteur rompt l’illusion