jardin
L’art des jardins au Japon reste une technique parmi les plus étonnante de la sensibilité japonaise.
Bien qu’importé de la Chine via la Corée, certainement en même temps que le bouddhisme et l’écriture chinoise, l’art des jardins a évolué au cours des siècles. En aucun cas, il ne s’agit d’un jardin comme il peut être conçu en Europe. C’est plutôt le fruit d’une perception de la nature. Il s’agit d’une mise à l’échelle de la nature environnante, ou d’un monde religieux où flotterait l’harmonie des choses.
Cette technique se développe durant la période Heian mais à part quelques vestiges, dont le célèbre Joruri-ji à Nara, le Byodo-in à Uji près de Kyoto, ou encore le Motsu-ji à Hiraizumi, le style shinden et les jardins du paradis s’intègrent au plan de masse et aux demeures construites dans l’environnement immédiat. Un certain nombre de lois, comme la présence d’un étang et des collines artificielles, doit être respecté, le tout correspondant à une miniaturisation de la nature. Le bâtiment principal est orienté vers le sud, et entre celui-ci et le jardin se trouve un espace dégagé et situé au sud de la propriété, planté de pruniers, de cerisiers, de mûriers, de saules, d’érables et de pins devant vraisemblablement impliquer le symbolisme des saisons.
Le jardin, selon les règles de la géomancie chinoise, doit être traversé par un ruisseau qui coule du nord-ouest au sud-est. Il
alimente en eau pure un petit étang dans lequel sont immergés quelques
rochers reliés par des ponts en bois ou en pierre. Il prend alors une valeur poétique, puisque sur ses bords sont construits des pavillons de contemplation ou de pêche. La surface calme et virtuelle de l’eau permet une réflexion de la lune comme si elle venait de l’intérieur. Ces différents pavillons sont reliés au bâtiment principal par des corridors. Les seules images qui soient parvenues à atteindre le XXIe siècle, sont dessinées sur des emakimono. Tout est