Je sais pas quoi

336 mots 2 pages
L'extrait proposé à l'étude se concentre essentiellement sur la naissance du monstre et le combat que lui livre Hippolyte. S'il n'est aucunement envisageable de représenter ces événements sur une scène de théâtre, ceux-ci s'opposant aux bienséances et à l'unité de lieu, ils sont néanmoins évoqués dans la mesure où ils ne trahissent pas le principe de vraisemblance. En effet, la réécriture du mythe de Phèdre inscrit la pièce dans les terres arides, resserrées entre la mer et le désert, de l'Antiquité. En ce sens, le recours à la mythologie, à défaut d'avoir quelconque épaisseur véridique, paraît tout à fait vraisemblable. Les premiers vers de notre extrait traduisent bien cette « hésitation » dont parle Todorov à propos du fantastique. Avant que le monstre marin ne soit explicitement évoqué par Théramène, la suite d'adjectifs hyperboliques (« un effroyable cri » v. 1507, « une voix formidable » v. 1509, « ce cri redoutable » v. 1510) construit une démesure sonore qui prépare l'apparition du monstre, tout en maintenant une hésitation. En revanche, la personnification de la mer (« le dos de la plaine liquide » v. 1513, « l'onde approche […] et vomit » v. 1515) assure déjà le renversement des lois naturelles. Aussi l'avènement et la description du monstre – l'emploi même du terme « monstre » (v. 1516, 1522, 1529, 1531) est éloquent – produisent un glissement de l'hésitation à la confrontation, en somme du fantastique au merveilleux. Son corps « couvert d'écailles jaunissantes » (v. 1518) vient rappeler qu'il est une créature de Neptune, dieu des mers et des océans ; ses « cornes menaçantes » (v. 1517) rappellent celles d'un « taureau » (v. 1519) ; sa « gueule enflammée » (v. 1533) celle d'un « dragon » (v. 1519). C'est le caractère hybride de la créature qui rend celle-ci proprement monstrueuse, et partant terrifiante. Car le merveilleux a ici une double fonction, interne et externe au récit. Du point de vue externe, le merveilleux immisce dans le cœur du spectateur un

en relation

  • Je ne sais pas
    304 mots | 2 pages
  • Je ne sais pas
    1306 mots | 6 pages
  • Je ne sais pas
    284 mots | 2 pages
  • Je ne sais pas
    626 mots | 3 pages
  • Je ne sais pas quoi
    312 mots | 2 pages
  • Je ne sais pas
    552 mots | 3 pages
  • Je ne sais pas
    461 mots | 2 pages
  • I don't know
    652 mots | 3 pages
  • I don't know
    857 mots | 4 pages
  • Je ne sais pas quoi
    636 mots | 3 pages
  • Je ne sais pas
    2687 mots | 11 pages
  • Je ne sais pas
    322 mots | 2 pages
  • J'en sais rien
    371 mots | 2 pages
  • Je ne sais pas
    878 mots | 4 pages
  • Je ne sais pas
    1680 mots | 7 pages