Je suis une légende
Ce thème n'est pas sans rappeler celui plus classique des épidémies et autres invasions de zombies, il est évident que ce roman par son antériorité a constitué une influence notable dans le genre mais ce qui fait sa puissance, au delà d'un thème allèchant, c'est bel et bien le style de Matheson.
En effet, on est loin d'imaginer que ce roman a maintenant 50 ans tant le style est moderne, percutant, sans fioritures.
Relativement court (il n'excède pas 300 pages), ce roman nous propulse trés simplement et très naturellement dans l'univers de Neville, un univers de solitude et d'angoisse où l'alcool est un moyen de supporter les terribles cris des vampires qui se regroupent autour de son abri la nuit, un univers où se brosser les dents est une obsession tant un problème dentaire serait dramatique.
Difficile de décrocher de ce roman qui fait partie de ceux que l'on peut aisément lire d'une traite (que l'on ne peut que lire d'une traite...) tant l'immersion dans ce monde dévasté et dans cette vie dérisoire, celle d'un homme poussé par l'instinct de survie, dont la seule perspective est de vivre et le rêve de ne pas être seul.
Matheson, s'il se penche sur l'origine de ce fléau au travers des réflexions de son personnage, se garde bien de nous décrire les débuts de cette solitude pour se concentrer sur le quotidien d'un homme maintenant organisé mais suffisamment humain et faible parfois pour commettre des erreurs aux conséquences des plus dangereuses. Ce genre de détails que le cynisme moderne peut nous désigner comme peu réaliste est en fait un