Je trahirai demain
C’est donc en tant que Résistante, juive, et martyr torturée par les nazis, que Marianne Cohn est encore connue, mais aussi grâce à un poème, « Je trahirai demain », peut-être écrit de sa main, sans que cela soit sûr. Peut-on alors parler de poème de Résistance ou plutôt du poème d’une Résistance, sans rapport, en tout cas, avec les nombreux poètes (dont d’anciens surréalistes …) qui ont beaucoup publié durant cette période ?
Pour bien répondre à cette question, nous verrons, tout d’abord, comment ce poème évoque la Résistance, et plus encore la torture, alors couramment pratiquée. Puis nous nous intéresserons à la dimension lyrique de ce texte, qui exprime aussi bien la souffrance que l’espoir. Pour finir, nous nous intéresserons au destin particulier de ce poème, écrit dans des circonstances difficiles à définir, mais qui s’est finalement retrouvé dans l’anthologie de Pierre Seghers intitulée La Résistance et ses poètes, paru en 1975. 1 / Un poème (de Résistance) évoquant la torture è moins un poème engagé qu’un poème qui témoigne de l’engagement de son auteur (nuance …) | - (composition) : poème en vers libres, de strophes