Jean dubuffet
En 1930, il s'installe définitivement à Paris avec sa femme et sa fille, fonde une entreprise de négoce de vins en gros à Bercy. Il se remet à l’art et réalise des portraits d'Émilie Carlu qui devient sa seconde femme en 1937. Ses affaires, négligées, périclitent : il abandonne à nouveau la peinture. En 1939, il est mobilisé, puis muté pour indiscipline et évacué vers le sud. À son retour à Paris en septembre 1940, il reprend en main son affaire qui prospère, entre trafic et marché noir.
À partir de 1942, riche et libre de son temps, il décide de se consacrer exclusivement à l’art et crée des images « primitives » au dessin volontairement malhabile, proche de la caricature ou du graffiti. Dans un « expressionnisme bariolé », il se met à peindre sa série Vues de Paris inspirée de dessins d'enfants. Ceux des malades mentaux, découverts au cours d'un voyage à Heidelberg, l'intéressent aussi vivement. Au printemps 1943 il produit quelques toiles sur le métro (un thème récurrent) et d’autres sur le jazz.
En 1944, il crée ses premiers Graffitis, ses Messages à l'encre de Chine, gouaches et encres de couleur sur papiers journaux. Sa première exposition a lieu en octobre 1944 à la galerie Drouin. La facture de ses tableaux fait scandale. Dubuffet se détourne de la peinture à l'huile traditionnelle pour des mélanges de sa confection : céruse, mastic liquide, sable, graviers, goudron, vernis, plâtre, poussière de charbon, éclats de verre… Sur cette pâte, il incise, coupe, racle avec un grattoir, une cuiller, un couteau ou même ses doigts. En 1947, ses Portraits