Jean-jacques rousseau
1712 – 1778 Jean-Jacques Rousseau est un philosophe qui a eu des adversaires acharnés, a subi de nombreuses calomnies, qui révèlent pour la plupart une certaine ignorance sur ce qu’il a véritablement pensé et écrit. Pourquoi cette incompréhension hostile ? Principalement, c’est le rôle attribué à la pensée de Rousseau dans la Révolution française qui est au cœur du litige ; on l’accusa même d’avoir été à l’origine de la Terreur. En fait, les thèses que défend Rousseau sont si originales, si surprenantes, et tellement contraires à l’opinion générale de l’époque que ceci explique grandement l’acharnement de ses contradicteurs. Il ne faut pas oublier qu’en plein siècle des Lumières, l’idée de progrès était ancrée dans tous les esprits. Or il fut l’un des premiers grands penseurs français à avoir pris ouvertement le parti des opprimés et à avoir considéré que les biens les plus précieux que l’homme tient de la nature sont la liberté, l’égalité et le bonheur. A ceci s’ajoute qu’il ne croit pas au péché originel et que, pour lui, « tous ces vices n’appartiennent pas tant à l’homme qu’à l’homme mal gouverné. » Sa pensée est en fait assez complexe et elle a été souvent réduite, caricaturée et tournée en ridicule. Voltaire n’a pas été le dernier à cette entreprise de discrédit. Sa pensée a été condamnée à Paris et à Genève, et maints ouvrages de Rousseau ont dû être imprimés en Hollande. Les trois « fausses » affirmations généralement attribuées à Rousseau - l’homme est bon par nature et c’est la société qui l’a corrompu ;
- le symbole de cette innocence naturelle est le « bon sauvage »
- le remède à cette corruption qu’est la civilisation est le retour à la nature. Or, on voit mal comment la corruption par la société s’accorde avec la partie politique de la pensée de Rousseau faisant l’éloge de la cité, de la loi, des vertus du citoyen. L’expression de « bon sauvage » ne