ieDepuis plus de trente ans, s'exprimant à travers le dessin, l'affiche, la photo, le cinéma, la vidéo ou l'événement, Jean-Paul Goude aura semblablement impressionné, à tous les sens de l'expression, notre imaginaire. Des minets des années 1960 au mythique Esquire[->0] de la décennie suivante, du New York[->1] de Warhol et des cultures métissées à Grace Jones[->2], dont il fut le Pygmalion, de l'éclatant défilé du bi-centenaire à la célébration du Style Beur, des publicités Kodak[->3] ou Chanel[->4] aux variations sur Laetitia Casta[->5], il a su de fois en fois capter l'air, ou l'esprit du temps et en donner une expression définitive. Ce que l'on sait peut-être moins, c'est que ce travail par nature de commande n'est chez Goude que l'autre face d'une aventure profondément individuelle, d'un parcours (marqué en particulier par la rencontre, et l'exaltation, de quelques figures féminines) transmué en une sorte de mythologie personnelle. La vie et l'œuvre sont pour Goude profondément indissociables, ce qui donne obliquement à son travail un cachet très particulier, et l'élève au-dessus de la simple imagerie.
Les parents de Jean-Paul Goude se sont rencontrés vers 1930 à New York, où son père est parti travailler et sa mère est une danseuse américaine de music-hall[->6]1. Après une enfance passée à Saint-Mandé[->7], il devient illustrateur en 1964 pour les magasins du Printemps[->8], lance Zouzou[->9], puis, en 1970, directeur artistique du magazine Esquire à New York aux États-Unis[->10] pendant une dizaine d’années.
« J’étais un illustrateur, illustrant les fantasmes des autres. Je suis devenu, naturellement, un auteur d’images » raconte-t-il. Fidèle à ce propos, alors qu'il travaille pour le New York magazine, il met en scène Grace Jones, (elle deviendra son égérie et la mère de son fils Paulo).
Dans les années 1970 il fait une série de photos de la chanteuse Radiah Frye[->11], avec laquelle il vit, et devient le beau-père de la chorégraphe Mia Frye[->12].
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