Jean valjean
Hugo précise en particulier les déterminations sociales qui pèsent sur le héros : son nom, populaire et dont l'étymologie est d'autant plus probable que Hugo l'avait d'abord nommé, effectivement, Vlajean ; le fait qu'il n'ait pas appris à lire ; la mort prématurée de ses parents et sa cause : chute et fièvre de lait, des accidents du travail. Son existence s'inscrit dans des usages populaires : la pratique du logement commun à la famille étendue, celle du remplacement familial : de la mère par la sœur et du père par l'oncle, la fatigue et le repas muet comme imité d'un tableau de Le Nain, la multiplication des métiers, effectivement courante en milieu rural. Autres signes encore d'un réalisme attentif : l'indication précise des sommes d'argent – 18 sous par jour (soit moins d'un franc qui vaut une dizaine de nos euros) alors qu'on enverra Cosette acheter un gros pain avec 15 sous –; la distinction, très juste, entre l'illégalisme populaire et la délinquance urbaine
Tout au début, « pauvre famille de paysans de la Brie » ne dit pas exactement la même chose que « famille de paysans pauvres » Elle oppose la pauvreté de la famille à la richesse du pays
La phrase : « Sa jeunesse se dépensait dans un travail mal payé »implique qu'au travail mal payé s'ajoute la jeunesse jamais payée. Non pas ‘perdue’, comme celle des bourgeois, mais « dépensée », elle complète pour ainsi dire un salaire insuffisant. Il y a là, toutes choses égales d'ailleurs, un équivalent exact de ce que Marx appelle le « surtravail »
Dés le début de cet extrait, nous remarquons que l’auteur décrit le pers
L'accentuation pathétique peut être sublime. Ainsi le « Quand il pleuvait, une vieille femme, la portière, en avait pitié[...] » implique qu'elle n'en a pas pitié quand il ne pleut pas ! – sans qu'il y aille de sa faute, étant elle-même misérable. Ou encore