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L’origine du Mal
Le personnage de Thérèse dans Les Âmes fortes correspond assez bien à cette remarque, énoncée sur un ton d’évidence qui ne rallierait sûrement pas tous les suffrages… Pourquoi Thérèse monte-t-elle toute cette mascarade où elle se contraint à la dissociation entre ses sentiments et leur expression sinon parce que, dans ce bourg provincial de Chatillon, elle s’ennuie ? Certes elle ne perd aucune occasion d’élargir son horizon du fond de son auberge : les voitures qui y font halte déversent chaque jour leur comptant de voyageurs qu’elle se fait un plaisir d’observer et Dieu sait si son regard est perçant ! Comment donc cette jeune personne en vient-elle à devenir une meurtrière sans aucun scrupule avant l’acte fatal et sans aucun remords après ? Qui est Thérèse, elle qui dit : « Je n’étais même pas méchante », alors qu’elle se découvre ivre de sang, furet à l’affût de ses proies et qu’elle envisage de tromper les bonnes gens mus par les meilleures intentions, de tromper jusqu’à l’amour maternel qu’elle suscite chez une femme généreuse ? Le fait est que sa pantomime ludique vient à échouer aux pieds de l’amour, de la sincérité la plus profonde d’un véritable sentiment, elle qui aimait contrefaire tout ce à quoi tiennent habituellement les humains.
Comprendre Thérèse pour saisir le Mal
Le récit dialogué donne deux versions tantôt disparates, tantôt convergentes des faits, des