Jocaste
Jocaste intervient d'abord pour séparer Oedipe et Créon qui se querellent. Son ton est autoritaire et témoigne de l'influence qu'elle peut exercer sur son mari et son frère : à Oedipe : " Allons, rentre au palais", à Créon : " Et toi Créon, chez toi". Puis elle se veut conciliatrice et intercède auprès d'Oedipe en faveur de Créon qui clame son innocence : "Laisse-toi convaincre". Mais ne comprenant pas les raisons d'une telle fureur, elle veut savoir et dés lors, se met en marche le processus qui va permettre à la vérité d'éclater.
Jocaste et l'ironie tragique : Alors qu'elle essaie de tout tenter pour dissiper les craintes d'Oedipe, elle l'inquiète de plus en plus. Ses paroles sont détournées de leur sens. Elle minimise dans un premier temps l'accusation de Tirésias et se montre même désinvolte à l'égard du crime de son mari : " Voilà donc ce qui te tourmentes ? Eh bien, n'y pense plus." et pour achever de le convaincre elle lui raconte comment aurait dû périr Laïos. A ce moment, au lieu de rassurer définitivement Oedipe, elle le trouble : " Qu'as-tu dit ? Quel désarroi, femme, tu viens de jeter dans mon âme." Dés lors, chaque partie de son discours entraîne une nouvelle question de la part d'Oedipe : Où ? ; Quand ?. Chaque nouvelle question la désarme de plus en plus : " Qu'est-ce qui te préoccupe ?" devient une question récurrente dans ce tête à tête entre le mari et la femme. Maintenant, c'est elle qui veut savoir et Oedipe raconte son