Né en 1807 et mort en 1891. Brillant avocat de conviction républicaine, Jules Grévy est élu député du Jura en avril 1848. Il acquiert sa notoriété lors des débats relatifs à la Constitution. Le 5 mars 1849, il est élu vice-président de l’Assemblée et réélu le 4 avril. C’est à lui que revient la difficile gestion de la crise parlementaire du 16 mai 1877 provoquée par la démission de Jules Simon, républicain modéré, à laquelle l'a contraint le Président Mac-Mahon. Celui-ci nomme un gouvernement dirigé par Albert de Broglie. Mais la Chambre des députés adopte en réponse à son ajournement prévisible un manifeste signé par 363 de ses membres. Mac‑Mahon décide de la dissoudre. Or il est désavoué par l'élection à la nouvelle chambre d'une majorité de députés républicains. Jules Grévy est reconduit à la présidence par la chambre issue des élections du 14 octobre 1877. Le refus de Mac‑Mahon d'accepter en janvier 1879 des mesures de personnels demandées par le ministre de la guerre entraîne la démission du Président du Conseil Dufaure. Les élections sénatoriales du 5 janvier 1879 amènent une majorité républicaine. Après s'être « soumis » comme l'avait pressenti Gambetta avant les élections législatives, Mac‑Mahon saisit la première occasion de se démettre le 30 janvier 1879. Le jour même, les chambres se réunissent en Assemblée nationale sous la présidence du Président du Sénat et appellent Jules Grévy à une autre présidence, celle de la République (cf. lettre de démission de la Présidence de la Chambre des députés du 30 janvier 1879). Dans son message aux chambres, le 6 février 1879, il déclare : « Soumis avec sincérité à la grande loi du régime parlementaire, je n'entrerai jamais en lutte contre la volonté nationale exprimée par ses organes constitutionnels.» Cette doctrine limitant les pouvoirs du Président de la République, appelée par la suite la « Constitution Grévy », s'imposera à ses successeurs tout au long de la IIIe République. Son mandat présidentiel, reconduit