Julien gracq, le rivage des syrtes.
11.03.10
Explication de texte
Julien Gracq, Le rivage des Syrtes.
« La beauté sera convulsive ou ne sera pas ». Cet extrait semble illustrer parfaitement cette parole d’André Breton. Ici le texte a cette beauté effrayante et menaçante. Le Rivage des Syrtes est avant tout un roman de l'attente, il retrace l’histoire d’Aldo est un militaire envoyé sur un poste-frontière, sur le rivage des Syrtes, pour observer l'ennemi de toujours, replié sur le rivage d'en face, Farghestan. Aldo rêve de franchir la frontière, y parvient, aidé par une patricienne, Vanessa Aldobrandi dont la famille est étroitement liée au pays ennemi. Cette aide inattendue provoquera les hostilités du peuple voisin. Cet extrait est, justement, un moment charnier du roman, Aldo découvre un tableau où figure Piero Aldobrandi, l’ancêtre de Vanessa Aldobrandi, tristement célèbre pour avoir trahi sa patrie, et s’en voit littéralement envoûté. En quoi ce tableau devient-il une menace pour l’ordre régnant dans la calme ville d’Orsenna.
Dès le début du texte, on retrouve l’impression d’un contour inhabituel, d’un tissu onirique , le décor semble indéfini. Il semble renvoyer à des éléments indicibles du monde réel. La personnification de la perspective, avec le terme « cavalière » donne l’impression d’un paysage à la limite de l’épique qui s’oppose à la monotonie du quotidien d’Aldo à l’Amirauté, de plus ce mouvement vers le bas, avec « très plongeante » donne au tableau un mouvement tragique qui trahit un effet de lourdeur, tout s’en voit tiré vers le bas. Cette idée se voit relayée dans la ligne suivante, où le narrateur présente un sommet « tronqué », tout idéal semble, alors, impossible. L’adjectif « basse » décrivant le sommet renflé de la montagne ne se détourne pas du sens, gardant toujours cette idée de lourdeur. Le narrateur précise que cette idée de lourdeur est intimement liée avec celle d’immensité. L’immensité des montagnes, qui dès lors paraît déjà