Justesse
Pour les actes qui relèvent de la décision d’un juge, l’injustice consiste soit dans le fait qu’ils violent des lois, soit dans le fait qu’ils lèsent un tiers, et brisent une certaine égalité de départ en bénéficiant à leur auteur.
Par exemple, celui qui vend un bien plus cher que sa valeur réelle lèse l’acheteur.
Les critères de l’injustice donnent en creux ceux de la justice. L’acte juste est celui qui est conforme aux lois, ou celui qui est réglé sur le concept de l’égalité.
La justice du juge est dite alors corrective en ceci qu’elle rétablit une égalité rompue par l’acte injuste. Mais, d’une part, la loi ne peut-elle pas être elle-même injuste ? Et, d’autre part, la justice consiste-t-elle toujours en une égalité simple ?
Soit deux hommes qui, dans le même temps, produisent des choses d’une qualité différente : jugera t-on injuste de leur verser une rémunération différente ?
La juste distribution réside bien selon Aristote en une égalité, mais non de celle qui égalise les inégaux ; elle est plutôt de celle qui maintient les inégaux dans le rapport qu’ils ont entre eux, donnant plus à ceux qui valent plus. La justice distributive consiste ainsi en une égalité géométrique ou proportion. Il apparait néanmoins que la proportion n’est pas un critère moins