Kafka
Dans la métamorphose, Kafka joue expressément l’ambiguïté, il commence comme un livre banal, réel, mais qui est en même temps irréaliste. En fait, tout est irréel, mais on parvient toujours à trouver une explication simple qui nous prouverait que l’histoire n’a rien d’irréel. Cependant, on ne parvient jamais à être sûr à 100%.
Le récit en lui-même, se veut réaliste et pas fantastique. Tout est décrit comme si c’était vrai, pas comme si c’était scientifiquement inexplicable. Personne en effet ne trouve que quelque chose d’anormal se produit. Au contraire, une sorte de haine et de dégoût se développe. Il y a une pitié pour cette « chose ». On a l’impression qu’on découvre sans cesse une situation, et qu’on n’a pas d’autre choix que de l’assumer. Il s’agit d’une métamorphose de l’auteur ; c’est à la fois l’image de l’auteur, et un miroir de la société qui condamne les gens différents.
C’est un portrait terrible de la société que Kafka nous offre, car Greg fait tout pour disparaître et accepte son sort sans essayer de comprendre. Greg n’est pas comme un parasite, il est véritablement un parasite ! Il ne se contente pas simplement de lui ressembler. Au moment où il meurt, tout redevient normal, on a l’impression que le monde reprend son cours normal, sans se soucier de sa disparition. On a presque l’impression qu’il s’agit d’un soulagement.
Sa sœur est sincère au début, mais finalement, c’est elle qui l’enferme encore le plus (mauvais comportement sur la fin). Greg n’est pas aimé, n’est plus aimé, il ne lui reste plus de raison de vivre, il est juste encombrant. Il ne lui reste qu’à se suicider discrètement pour ne plus être une charge pour ceux qui l’entourent. De plus, sa mort se p^produit de façon si discrète qu’elle semble passer inaperçue. Son corps, découvert par une femme de ménage extravagante permet à Kafka de faire un superbe contraste avec sa condition à lui, qui se fait on ne peut plus petit !
Ce roman