Kenza
(Encyclopaedia Universalis, DVD-ROM, Version 6, 2000, Article « Algérie »)
La période française
La conquête
L’intervention française fut la suite inattendue d’une affaire commerciale et financière à laquelle se trouvait mêlé le dey Hussein. Celui-ci, mécontent du retard apporté par la France au remboursement de créances auxquelles il était intéressé, s’en prit au consul français qu’il frappa. Le gouvernement de Charles X, n’ayant pas obtenu d’excuses, riposta par le blocus d’Alger qui devait durer trois ans. À la suite de la canonnade d’un vaisseau parlementaire, une expédition militaire contre Alger fut décidée.
L’occupation restreinte
La prise d’Alger (5 juill. 1830) détermina la chute de la domination turque et une longue période d’anarchie. Les Français, incertains de ce qu’ils devaient faire d’Alger, ne se décidèrent qu’en 1834 à garder les possessions déjà acquises, par égard au souhait des militaires et à l’«honneur national». Toutefois la monarchie de Juillet n’avait pas de vues conquérantes; elle ne songeait qu’à une «occupation restreinte» du littoral, l’intérieur du pays devant être abandonné à des chefs indigènes qu’on espérait opposer entre eux. Cette politique pacifique s’accordait mal avec les réalités locales.
En Oranie, un jeune marabout de naissance chérifienne, Abd el-Kader, s’était fait reconnaître à vingt-quatre ans comme sultan des Arabes par quelques tribus de la région de Mascara et s’installa dans l’ancien palais des bey. Le général français Desmichels, qui espérait s’en faire un allié, signa avec lui un traité par lequel il le reconnaissait comme souverain «émir des croyants» et lui assurait une aide militaire. Grâce à celle-ci, Abd el-Kader remporta sur les tribus du makhzen turc une victoire au Meharaz: elle marque pour les musulmans le début d’une nouvelle ère, celle des Chorfa arabes. Les Français ne prirent