Comment définir l’injustice ?

Etymologiquement, l’injustice désignerait tout ce qui n’est pas juste du fait de son préfixe négatif « in ». En ce sens, serait injuste tout ce qui ne respecte pas la loi, loi qui a auparavant été définie par l’intermédiaire du pouvoir législatif, bien distinct du pouvoir judiciaire, afin qu’elle soit applicable, à la lettre, par le pouvoir exécutif. Ainsi, on a l’impression que l’injustice est partout puisqu’à chaque instant, il peut arriver que quelque chose ne nous semble juste. Mais faut-il punir tout ce qui nous semble injuste ou tout ce qui est injuste aux yeux de la loi ? Cela revient à se demander si toute injustice peut-être clairement considérée comme injuste, ou si cette considération dépend uniquement du point de vue de celui qui juge les faits.

Ainsi, il serait possible de penser que l’on pourrait considérer comme injuste non pas ce qui ne respecte pas la loi, mais plutôt ce qui correspondrait à un refus de l’appliquer avec discernement. Il faudrait donc envisager la loi comme un modèle type qu’il faudrait appliquer au cas par cas, afin que justice soit respectée. Il peut arriver qu’une loi juste entraîne une application injuste. Dans ce cas, il serait injuste de la respecter.

Pour définir l’injustice, il est donc nécessaire de connaître la signification de justice afin de pouvoir l’y opposer. Mais la justice n’est-elle qu’une question de loi ? Ou bien faut-il également considérer la justice comme une capacité de jugement ? Toute injustice peut-elle être considérée comme injuste dans la mesure où elle n’est pas forcément perçue de la même façon par chacun ? Ainsi, une injustice commise inconsciemment doit-elle être considérée comme telle ? Ou bien doit-on tenir compte de l’ignorance ou la maladresse de certains ? Nul n’étant censé ignorer la loi, on pourrait, mais la justice n’est pas systématiquement régie par la loi, il en est donc de même pour l’injustice.

I. L’injustice s’oppose à la justice

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