La 1ere guerre mondiale
Comme tout le reste de la population, les enfants ont subi la guerre, et ont vu leurs conditions de vie bouleversées. Mis à contribution dans ce conflit, ils ont participé à l'effort de guerre, mobilisés à la fois comme vecteur et cible de la propagande.
Petit canon en bois (genre canon de 75) sur roue avec caisson d'artillerie contenant des petits obus.-© Yazid Medmoun. Coll. Historial de la Grande Guerre
La guerre de 1914 est vécue comme une défense de la civilisation, contre la barbarie, et pour préserver l'avenir des enfants placés au cœur du drame. Ainsi l'image culpabilisatrice de l'enfant, devenant vecteur de propagande à l'intérieur de sa famille, est constamment employée dans les affiches, celles de recrutement notamment. Mais l'enfant lui-même est embrigadé à la fois par l'école, les Églises, ses lectures et même ses jeux. L'enfant doit donc à son tour servir sa patrie, et on attend un comportement exemplaire de ce futur soldat et de cette future infirmière, puisque les rôles sociaux attribués aux filles et aux garçons sont nettement séparés.
© Coll. Historial de la Grande Guerre
A l'école la guerre sert de support pédagogique aux manuels de toutes les matières, sujet de réflexion et d'exercices dans lesquels sont exaltés le devoir patriotique, le sacrifice des soldats, et est exacerbé le ressentiment contre l'ennemi. Après 1916 une usure se produit et les apprentissages traditionnels retrouvent leurs droits dans l'enseignement. Les Églises quant à elles voient dans la guerre un moyen de fortifier la foi juvénile par une éducation morale reposant sur l'idée du sacrifice expiatoire et le développement des pratiques religieuses, à travers des mouvements de prière comme " la croisade des enfants " en France.
Les fabricants et commerçants exploitent eux aussi le thème de la guerre pour offrir aux enfants des loisirs militarisés : les lectures (livres et périodiques), les jouets font l'objet d'une production commerciale