La ballade des pendus
L’Epitaphe Villon, ou La Ballade des pendus, considéré comme testament du poète ( il l’écrit semble-t-il, en prison alors qu’il s’attend à être pendu), est l’expression d’une émotion sincère justifiée par l’existence tourmentée du poète. Ces deux titres de ce poème lyrique sont sujet à polémique. Pour nombre de spécialistes, ils ne seraient pas de Villon qui aurait intitulé son écrit par les deux premiers mots de sa Ballade : « Frères humains »
Villon y donne la parole à des pendus fictifs qui proclament l’universalité du genre humain, invitant le destinataire à s’identifier au sujet de l’énonciation et à se placer sous le regard de Dieu.
La structure très réglée et particulière de la ballade, nous y reviendrons dans le développement, renforce les propos de Villon.
Lecture !
Annonce : rapprochement de plusieurs mondes, portée esthétique, puis portée morale.
I) Le rapprochement de plusieurs mondes :
a) Situation d’énonciation :
- pronom « nous » vers 1/2/3/5.. : pour évoquer énonciateur, désigne les pendus ou leurs os vers 8 forme de prosopopée : discours d’outre tombe, les morts parlent tels des vivants.
- nous= je + d’autres, mais le « je » n’est pas mis en évidence un lyrisme particulier
- pourtant « Epitaphe Villon » amène à penser à un discours d’un des pendus, en l’occurrence Villon.
- - double destinataire : le lecteur ( Frères humains vers 1, vous vers 4) et Dieu mentionné dans le dernier vers de chaque strophe et religion dans les vers 16/31.
b) Appel à la compassion :
- évocation des souffrances endurées : « notre mal » vers 9, « les yeux cavés » ligne 23, ligne 24
- lexique affectivité : « N’ayez les cœurs contre nous endurcis » vers 2, pitié vers 3, mercis vers 4
- rapprochement du destinataire et du locuteur.
C) Villon porte parole :
Structuration par des connecteurs logiques ( car , quand, si, mais…) révélant son caractère argumentatif, poème destiné aux autres hommes.
Villon s’y place