La balle aux prisonniers
Il faisait encore chaud, un vent doux et tiède venait me caresser de temps à autres. La grande étendue de sable était déserte, il ne restait plus que nous. Papa et Maman avaient construit une sorte de château de pierre pour se protéger du vent.
Julie, Vincent, Tiphaine, Marie, Sarah et moi, on jouait à la balle aux prisonniers. Mais moi, j’ai toujours peur des balles : Elles arrivent si rapidement, sont tellement surprenantes et inattendues. Dès qu’elles arrivent vers moi, je sens mon cœur battre fort, si fort que lorsqu’elle me touche enfin, je ne sais même si c’est au genou, à l’épaule, ou dans le ventre qu’elle est arrivé. Les autres, ils l’attrapent facilement, sans savoir pourquoi. Parfois, ils ont tellement confiance en eux qu’ils se font avoir. Moi, j’attends, passivement, dans la prison. Et j’attends, en regardant cette si grande plage que j’aimerais découvrir d’avantage, et le soleil, qui, quand il sera caché, permettra de me délivrer car nous devrons rentrer à la maison.
Il fait de plus en plus sombre, Papa et Maman sortent de leur cage et se rhabillent.
Ca y est, je suis libéré, et nous rentrons chez nous.
Tandis que certains prennent leur douche, je fais un coloriage : ils y a des ronds, des carrés, beaucoup de formes pré-dessinés. Je commence par le carré, Maman me regarde faire. Je forme des petites vagues autour du carré, avec toutes sortes de couleurs ! Maman, en râlant un peu, me dit qu’il faut colorier dans le carré. Mais moi je n’aime pas comme ça. Alors, je prends un feutre noir, et rempli le carré de manière monotone, comme la