La beauté n'est-elle qu'une question d'apparences?
« Si l'on jugeait les choses sur les apparences, personne n'aurait jamais voulu manger un oursin » disait Marcel Pagnol. Il soulève ici la problématique à laquelle l’homme est confronté dans son rapport au monde : la perception qu’il a du monde sensible au travers des apparences témoigne ‐ t’elle de la réalité du monde ? De fait, les apparences se définissent comme ce qui se présente aux hommes dans le monde sensible mais également comme la représentation des objets admise différente de la réalité. La structure de l’oursin aurait pu nous en détourner si nous n’avions pas fait l’effort de dépasser son apparence. Cet écart entre le monde sensible et le monde réel se trouve au cœur de la problématique de la beauté car la beauté se donne dans le sensible. Ainsi, si on ne fait pas l’effort de dépasser les apparences pour apprécier la beauté du monde, ne risque‐t’on pas de passer à coté de la beauté ?
Quelles contradictions découlent de l’affirmation suivante : « la beauté n’est qu’une question d’apparences », c’est à dire la « beauté se réduit aux apparences », « la beauté n’existe pas hors des apparences » ? En outre peut‐on « questionner » la beauté d’une apparence ?
• On entend par apparence la représentation d’un objet admise comme différente de ce qu’est ce dernier. Si la beauté n’est que question d’apparences, alors il est clair que la figure de la beauté est trompeuse. Que celle‐ci cache la vérité, la dissimule derrière un voile qui la maquille. Le monde de la beauté serait alors un monde à l’opposé du monde de la vérité en troublant la perception de celui‐ci, il n’y aurait pas de beauté réelle. Cela renvoie à l’idée que la beauté n’est qu’illusion. Si la beauté n’est qu’une question d’apparence, il n’existe donc pas de beauté naturelle et on peut désigner comme belle toute chose qui parvient à maquiller sa véritable nature afin