La belle epoque
L’expression « Belle époque » est apparue spontanément dès 1919 pour qualifier la période d’avant-guerre, qui aurait été caractérisée par la prospérité économique et la stabilité politique. Cette formule exprime la nostalgie pour un temps où l’on croyait encore au progrès, avant les massacres de masse et l’inflation. Ce mythe rétrospectif tend bien sûr à gommer les difficultés rencontrées par la France au début du 20e siècle. Mais dans un contexte de croissance à partir de 1896, la Belle époque est bien pour la France celle de la modernisation, de l’unité nationale, de l’équilibre politique et de la puissance mondiale.
( Comment la France est-elle entrée dans l’ère de la modernité et de la culture de masse ?
( Comment la République a-t-elle enraciné la démocratie parlementaire ?
( L’unité nationale est-elle effective au début du 20e siècle ?
I) Une prospérité sans précédent
La France de la belle époque connaît un dynamisme économique sans précédent. La modernisation favorise l’essor de nouvelles classes sociales.
A) Une nouvelle étape du capitalisme
Favorisée par la reprise mondiale de l’activité dès 1895, l’économie française connaît une très grande prospérité au début du 20e siècle. Elle jouit de la plus forte croissance mondiale et est la quatrième puissance économique derrière les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne.
L’exposition universelle de 1900 est l’occasion pour la France de montrer qu’elle est à la pointe de la seconde révolution industrielle, celle du moteur à explosion, de l’électricité, de la chimie, des métaux légers et de l’aéronautique.
La sidérurgie connaît son âge d’or. La grande industrie se concentre et forme des trusts[1]. L’industrie automobile devient un secteur vedette grâce à Peugeot, Renault et Michelin et émet en place de nouvelles formes d’organisation du travail : dès 1909 Renault introduit le taylorisme.
B) Le modèle bourgeois
En 1914, la moitié de la richesse