La belle et la bete
Nous verrons dans l'extrait proposé que si la Bête est un monstre physique, il gagne néanmoins par ses qualités ses galons d'humanité. La monstruosité Trois opinions semblent confirmer la bestialité du personnage masculin : celle du narrateur, celle de la Belle et celle de la Bête elle-même.
Le narrateur: Le narrateur a deux termes pour évoquer le personnage masculin : "la Bête" et "le monstre". Le premier est quasiment un nom propre. N'oublions pas que nous sommes dans l'univers stylisé du conte où la fonction l'emporte sur le personnage qui l'incarne.
Le second terme, encore plus dévalorisant, s'atténue néanmoins au fil du passage où le protagoniste devient "ce pauvre monstre" (ligne 21).
La Belle: L'attitude de l'héroïne se traduit par une remarque naïve : "vous ne me paraissez plus si laid" (lignes 5 et 6). Elle ajoutera plus loin, en l'absence de la Bête : "C'est bien dommage qu'elle soit si laide" (ligne 26). Même galant, même respectueux, le monstre est mis à l'écart et il n'est pas question d'oublier ses tares physiques. Cette mise à l'écart transparaît aussi dans la réaction hyperbolique à la proposition de mariage : "[La Belle] manqua mourir de frayeur" (ligne 16) et dans le mutisme calculé de la jeune fille : "elle avait peru d'exciter la colère du monstre en le refusant" (lignes 18 et 19). Elle transparaît même dans la "compassion" finale : de même que le "pauvre monstre" reste un monstre, la "pauvre bête" (ligne 25) reste une bête...
La Bête: La Bête enfin se fait sa propre accusatrice : "Je suis un monstre" affirme-t-elle ligne 8. "Je suis stupide", ajoute-t-elle plus loin (ligne 13). Elle n'est guère aidée par le manque de contrôle évident de sa force : "ce pauvre monstre voulut Copyright © Lycées de Fécamp Page 2/4 La belle et la bête soupirer, et il fit un sifflement si épouvantable que tout le palais en retentit" (lignes 21 et 22). Il s'agit