La boulimie
Le module d’humanisme offre la possibilité de faire un mémoire sur un sujet de psychanalyse. Quelle aubaine ! Cela fait maintenant sept ans que je vis quelque chose qui n’a pas vraiment de nom, sept ans que j’ai ce réflexe de survie pour continuer à vivre cette vie où tout prend en même temps un sens et son contraire. Se sentir aimée et ne pas se sentir aimée, vouloir dire non et s'entendre dire oui à la place. Ne pas avoir envie, mais le faire quand même. Respirer et s'asphyxier en même temps. Apprendre et oublier dans le même instant. Je me sens bonne à rien, malgré ce que je peux entreprendre, si inutile face à ces contradictions perpétuelles, comme si j'étais en permanence à côté de la vie sans pouvoir jamais y prendre ma place. Que faire face à ce vide d'existence ? Se remplir, vite et bien, je dirais, engloutir des monceaux de nourriture, tout ce qui me tombe sous la main, qui me donne instantanément la sensation d'être simplement vivante… et pour ne pas se sentir coupable d’un tel acte… me faire vomir…
Jusqu’à maintenant, je ne m’étais jamais intéressée aux raisons de ma boulimie, ni même à certaines théories psychanalytiques à ce sujet, ni même à d’autres témoignages. Les cours de psychanalyse m’ont fait prendre conscience que ce que je vis n’est pas seulement un problème lié à la nourriture, ou à la peur de grossir ; mais aussi et surtout causé par mes relations avec ma maman… ce qui n’est pas une mince affaire ! A ce moment là , j’ai eu envie de me concentrer sur mon problème que je venais de considérer comme tel...
Je me suis alors lancée dans la lecture d’un site internet http://www.boulimie.fr réalisé par Catherine Hervais, psychologue psychothérapeute, qui a elle même été une « toxico de la bouffe ». Je suis restée bouche bée devant le contenu de ce site . Je lisais, au fur et à mesure des lignes, ma propre biographie , toutes ces choses que je ne voulais pas m’avouer, ou que j’avais refoulées et qui ne sont que des