La bruyere portrait satyrique
Il avance d'un pas mal assuré, la démarche incertaine et titubante comme un vieillard qui a des difficultés à se mouvoir.
On a l'impression que le dernier verre qu'il a bu, pas d'eau (inutile), ne lui a pas donné le courage et la force nécessaire.
Regardez-le, il n'a pas mis son costume 3 pièces, si tant est qu'il en ait un, toujours vêtu pareil, un jean et une chemise ouverte bleue ciel délavée.
Il s'installe très lentement dans son fauteuil comme un animal qui cherche sa place pour dormir.
Ses cheveux gris poivre, son teint blafard, ses joues creusées, son visage bouffi, ses yeux globuleux rougis, les poches qui les soutiennent le font ressembler à un mort-vivant.l'énumération est un peu longue, il vaudrait mieux faire plusieurs phrases
On a du mal à imaginer qu'il puisse être l'auteur de tant de chansons, mais on sait que seule la bouteille est sa source d'inspiration, sa muse.
Son regard égaré balaie la salle, ses paupières sont lourdes comme du plomb.
Le journaliste n'a pas l'air très à l'aise, avec ce genre de personne tout peut arriver le meilleur comme le pire.
Il lui pose tant bien que mal des questions, mais les comprend-il vraiment, il lève un peu la tête, tire un bouffée de sa cigarette cachant son visage derrière un léger brouillard. Il essaie, je vous assure, de faire une phrase, ses propos sont incohérents, ce n'est pas du tout ennuyeux pour nous, pauvres spectateurs que nous sommes. On ne comprend pas un mot et quand il répond, il répond aux questions par une autre question.
Difficile de suivre ces dires.
Ses mains tremblent comme une feuille, cherchent désespérément sur la table un verre qui n'existe pas, il semble contrarié, ce demande ce qu'il fait là.
Tout à coup, il se lève, ce mouvement si soudain nous fait sursauter. C'est fini, il s'en va tel un prince déchu, sans doute a-t-il hâte de se ressourcer à l'abri des regards en buvant ce breuvage qui lui est si