La bébacle zola
De retour à Paris, il entre à la Librairie Hachette avant de devenir journaliste, en 1866. En 1876 il écrit – pour un article paru dans les Annales de la Patrie – "Il y a dix ans déjà que je vis de ma plume, plutôt mal que bien. On me conteste violemment, on ne me reconnaît pas le moindre talent et je gagne bien entendu moins d’argent que ceux qui écrivent des feuilletons des journaux. (…) Je ne compte pas, même dans dix ou quinze ans, être reconnu en France. (…) Ça ne fait rien, il faut seulement produire."
A l’époque où il écrit ces lignes, il a déjà entrepris son gigantesque travail des Rougon-Macquart, "l’histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second empire", qu’il terminera en 1893.
Malgré le portrait d’ermite qu’il a pu dresser de lui-même, il fréquente quelques artistes (Edouard Manet, Camille Pissarro, les frères Goncourt, Maupassant…), qui deviendront les fidèles de ses soirées de Médan. Il est le chef de file des naturalistes, mouvement littéraire qui pourrait se résumer dans cette définition qu’il fait du héros : "Notre héros n’est plus le pur esprit, l’homme abstrait du XVIIIe siècle. Il est le sujet physiologique de notre science actuelle, un être qui est composé d’organes et qui trempe dans un milieu dont il est pénétré à chaque heure".
(Manet, Portrait d'Emile Zola,