La catharsis
Aristote : origine du concept[modifier]
Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce n'est pas tant dans la Poétique que dans La Politique d'Aristote qu'on trouve le terme développé, à propos de la musique envisagée d'un point de vue politique :
« Nous voyons ces mêmes personnes, quand elles ont eu recours aux mélodies qui transportent l'âme hors d'elle-même, remises d'aplomb comme si elles avaient pris un remède et une purgation. C'est à ce même traitement dès lors que doivent être nécessairement soumis à la fois ceux qui sont enclins à la pitié et ceux qui sont enclins à la terreur, et tous les autres qui, d'une façon générale, sont sous l'empire d'une émotion quelconque pour autant qu'il y a en chacun d'eux tendance à de telles émotions, et pour tous il se produit une certaine purgation et un allégement accompagné de plaisir. Or, c'est de la même façon aussi que les mélodies purgatrices procurent à l'homme une joie inoffensive. »1
Bien qu'il renvoie à sa Poétique pour plus d'éclaircissements, (« nous en reparlerons plus clairement dans notre Poétique » (source?) ) il devait faire allusion au deuxième livre car le terme n'apparaît qu'une seule fois dans l'ouvrage qui nous est parvenu (en 1449b28) :
« La tragédie (...) est une imitation faite par des personnages en action et non par le moyen de la narration, et qui par l'entremise de la pitié et de la crainte, accomplit la purgation des émotions de ce genre. »
La catharsis est l'épuration des passions par le moyen de la représentation dramatique : en assistant à un spectacle théâtral, l'être humain se libère de ses pulsions, angoisses ou fantasmes en les vivant à travers le héros ou les situations représentées sous ses yeux. La catharsis désigne donc, d'abord, la transformation de l'émotion en pensée2. Il s'agit donc d'une mise à distance, ou d'une objectivation - processus que la philosophe Marie-José Mondzain, en la rattachant au discours psychanalytique, qualifie de