« La censure n’est-elle que le fait des régimes autoritaires ? »
De prime abord la censure c'est-à-dire le contrôle et l’interdiction par les autorités des informations diffusées par les médias et de manière plus générale les atteintes à la liberté d’expression, semble être l’apanage des régimes autoritaires, régimes qui bien que fort divers semblent pouvoir avant tout être définis par leur contraire les régimes démocratiques.
La lente construction des démocraties s’est, elle, largement appuyée sur la liberté d’expression et en particulier sur celle des médias. Autrement dit la démocratisation s’est faite contre la censure et en particulier la censure de l’Etat.
D’ailleurs aujourd’hui comme le note Paul Moreira dans un univers médiatique à prolifération incontrôlée, la censure brutale attire l'attention et multiplie l'impact de l'information qu'on veut cacher.
Néanmoins de nombreux exemples témoignent du fait que la liberté d’expression n’est pas totale dans les démocraties contemporaines. On a ainsi pu s’inquiéter des propos de S.
Dassault propriétaire du Figaro expliquant que toutes les informations n’étaient pas bonnes à publier lorsqu’elles menaçaient les intérêts commerciaux de la France, ou des critiques de certains caricaturistes jugés trop libres et politiquement incorrects voire de la faillite de certains titres de la presse comme Siné Hebdo.
Alors, la censure a-t-elle disparu des régimes démocratiques ? Sous quelles nouvelles formes pourrait-elle être présente ? A quoi est-elle liée ?
Si les régimes démocratiques n’ont que très progressivement et très imparfaitement mis fin aux formes de censure les plus institutionnelles des formes plus diffuses liées aux contraintes économiques et à l’autocensure des producteurs d’information limitent encore aujourd’hui la