LA CHANSON DE CRAONNE copie
Des soldats du « Border régiment » se reposent dans une tranchée en août 1916. Photo prise par le lieutenant Ernest Brooks.
I Présentation de l’œuvre
a) L’œuvre
C’est une chanson de tradition orale qui se nomme « Chanson de Craonne ».
C’est une parodie, c’est à dire une chanson reprenant la mélodie et la métrique (respect de la versification) de la chanson à succès de 1911 « Bonsoir m’amour », de Charles Sablon.
On retrouve plusieurs traces écrites de cette chanson, elles sont interceptées par le contrôle postal entre 1915 et la fin de la guerre. Au début, elle porte le nom de « Chanson de Lorette », du nom des violents combats en Artois de la même période. Puis on la retrouve modifiée en 1916, elle est alors adaptée à l’héroïque et meurtrière défense du fort de Vaux (Verdun) par les français.
Sa dernière version relate les combats du Chemin des Dames et plus particulièrement de Craonne en 1917.
Elle obtient un tel succès au front qu’elle est interdite par le haut commandement et le restera jusqu’en 1974.
b) L’artiste
Les paroles sont d’auteurs anonymes, ils se sont au cours de la guerre appropriés la chanson en adaptant les paroles au gré des régiments militaires qui l'entonnèrent et des événements dans lesquels elle prenait place. Une des versions la plus connue de cette chanson est publiée en 1919 par Paul Vaillant –Couturier, sous le titre de « Chanson de la Lorette ».
c) Le contexte
De 1913 à 1920, la France est sous la IIIe République dirigée par le président Raymond Poincaré.
Le contexte historique de cette chanson datant de 1915-1917, est la Première Guerre mondiale (1914-18) et plus précisement le moi d’avril 1917.
En effet l’offensive très meurtrière et militairement désastreuse du Général Nivelle au Chemin des Dames pousse les soldats à se mutiner (= à se révolter collectivement contre l’autorité). Au cours des combats, les soldats français devaient «monter sur le plateau» tenu par l’armée