La chinafrique, le cas du kenya
La présence chinoise en Afrique est indéniable. Si certains vantent l’impact positif de cette présence de plus en plus croissante sur l’économie des pays africains (programmes de subventions pour le développement, construction d’hôpitaux et de résidences à bas prix entre autres), d’autres y voient une menace future qu’il ne faut pas sous-estimer. Nous expliciterons dans un premier temps ce que l’on entend par la « Chinafrique », puis comment s’établit la coopération Chine-Kenya, et enfin quels sont ses enjeux actuels et futurs observables.
Le concept de Chinafrique fait beaucoup parler de lui ces dernières années, plusieurs auteurs et journalistes ont tenté de l’expliquer sur la base de critères économiques en premier lieu, puis politiques et sociaux, et l’on peut alors se demander quelle définition lui donner afin de faire apparaître tous les aspects de ce terme. La meilleure définition semble être celle donnée par Serge Michel, journaliste ayant mené l’enquête et publié un livre à ce sujet [1], dans lequel on voit qu’il s’agit d’un système qui ressemble à la Françafrique dans la mesure où il s’appuie sur des relations politiques privilégiées avec les élites africaines pour faire avancer des contrats commerciaux. C’est une démarche qui profite aux dictateurs en place, puisque les intérêts économiques priment sur la priorité démocratique. Mais il diffère aussi de son modèle français : d’abord, il n’y a pas de passé colonial et ce n’est donc pas la Chine qui a mis en place les régimes en question. La Chine n’a pas non plus de troupes militaires en Afrique et ne joue donc pas sur le soutien à des guérillas pour faire tomber un gouvernement ou vice-versa. Enfin, la Chine n’a pas d’objectifs ciblés à une région en particulier, elle réfléchit à l’échelle du continent africain et est présente dans les 53 pays d’Afrique, ce qui lui permettra, à terme, de relier des projets comme aucune autre puissance ne serait en mesure de le